Suite aux échecs de la levée en masse de 1793 et de ses rappels successifs, le Directoire décide en 1798 de rendre le service militaire obligatoire : c’est la loi Jourdan-Delbrel, qui la première organise la conscription en France.
Le nombre de conscrits est défini au niveau national, et un certain nombre de conscrits est demandé à chaque département, puis à chaque canton.

Tout au long du dix-neuvième siècle, diverses lois vont adapter les modalités de cette obligation qui touche tous les jeunes hommes l’année de leurs 20 ans.
En 1889, le service militaire obligatoire est instauré pour tous, sans dispense possible au premier abord.

C’est le conseil de révision qui peut ensuite décider de l’exemption d’un individu, pour telle ou telle raison : le conscrit a une taille trop petite, un frère au service, une santé trop faible, il est soutien de famille, etc.
Cette loi est toujours en vigueur aujourd’hui, même si le service militaire a été suspendu en 1996.

Le recrutement militaire commence au niveau cantonal : tous les hommes de 20 ans sont appelés devant le conseil de révision, qui vérifie s’ils sont aptes pour le service.
Ceux qui ont une trop faible constitution sont alors dispensés, de même que ceux qui sont soutien de famille.

C’est souvent l’occasion d’une fête, qui marque en quelque sorte l’entrée des jeunes gens dans la vie adulte.

C’est à ce moment-là que sont établis les registres matricules.
En effet, lors du conseil de révision, chaque homme se voit attribuer un numéro d’identification qui permet à l’armée de le retrouver plus facilement et de suivre son parcours militaire.
Ce numéro d’immatriculation est inscrit sur la fiche de chacun, d’où le nom de registre matricule pour les volumes rassemblant ces fiches.

Pour retrouver un individu plus aisément, des tables alphabétiques reprennent les noms et prénoms des jeunes gens, ainsi que leur numéro matricule.
Il suffit ensuite de chercher dans les registres la fiche correspondante pour retrouver le parcours militaire d’un ancêtre en quelques clics.
Si vous ne trouvez pas un homme dans l’année de ses 20 ans, il se peut qu’il soit inscrit dans les registres d’une classe précédente ou suivante, surtout s’il est né en début ou fin d’année.
L’engagement volontaire a toujours été possible, pour les hommes âgés de 18 ans révolus (lors de la Première Guerre Mondiale, cet âge fut abaissé à 17 ans).
Dans ce cas, il fallait auparavant obtenir le consentement de ses parents ou de son tuteur.

Lorsque vous avez trouvé la fiche matricule d’un de vos ancêtres, vous pouvez enregistrer dans votre logiciel de généalogie tous les renseignements que vous y avez trouvé.
Généatique 2020 vous propose une interface de saisie spécifique pour les fiches matricules : vous pouvez y inscrire le nom du bureau de recrutement, la classe, le numéro matricule, ainsi que le degré d’instruction.
Des onglets supplémentaires permettent ensuite de saisir l’ensemble des informations contenues sur la fiche.